
|
L'ORTIE AU COURTIL
Le purin d'orties, si cher aux jardiniers biodynamiques, ne sert pas qu'à lutter contre les pucerons. L'ortie tamponne l'assimilation de l'azote par les plantes, soit qu'il s'agisse de l'azote apporté par l'homme sous sa forme minérale soluble (engrais chimiques), ou bien même celui issu d'une minéralisation intense des réserves humiques du sol ou des matières organiques que l'homme lui apporte sous forme de compost. Au cours de certains printemps particulièrement chauds et humides, après que le sol ait bien été travaillé, il se produit souvent une minéralisation massive de l'azote organique du sol, entraînant une vague de parasitisme et de maladies, tout comme en agriculture chimique intensive. Or, l'ortie tempère cette brutale absorption de nitrates, en l'étalant dans le temps, ce qui évite ainsi le parasitisme inhérent à une flambée de nitrates au sein de la plante. Officiellement, on ne connaît pas, d'une manière absolument certaine, l'articulation intime de ce processus. Mais peu importe dès l'instant que les apports d'azote deviennent plus pondérés, réduisant ainsi le nombre de maladies et de ravageurs des légumes, tout en leur offrant un goût plus subtil et plus prononcé. L'ortie est en effet une bonne source de potasse biodisponible sous une forme particulièrement avantageuse pour les plantes potagères, surtout en association avec la consoude de Russie. Il suffit d'en mettre quelques poignées coupées en morceaux ou pilées quelques jours après arrachage, au fond du trou de plantation des tomates, par exemple, pour s'en convaincre. En arrosages dilués, un tel purin ravive les plantes anémiées et blafardes et accentue la couleur des fleurs plantées en sol pauvre (potasse de source végétale). Il sert d'engrais de démarrage, du moins dès que le système radiculaire des plantes est suffisamment développé pour en tirer parti. Il constitue un engrais biologique aux effets indiscutablement visibles, notamment en arrosage au pied des plantes.
SAUVETAGE DE SCIONS MAL REPRIS
Si au printemps, voire en début d'été, on s'aperçoit que l'un de ses arbres plantés à l'automne, ou plus récemment, fait la moue et peine à bien démarrer, notamment parce qu'il est planté dans un endroit qui finalement ne lui convient pas, il est possible de l'arracher et de le replanter dans un grand pot, ou tout autre container suffisamment dimensionné, en insérant les racines dans un bon terreau bien imbibé d'eau. On enveloppera ensuite le scion d'un tissu que l'on imbibera régulièrement de purin d'orties. L'azote contenu dans cette macération, en synergie avec une multitude de micro nutriments catalytiques, sera directement absorbé par l'écorce du scion et compensera ainsi celui que les racines, non encore fixées dans le sol, ne peuvent lui apporter. Que de fois ai-je récupéré des scions déclinant vers la mort, dans mon "hôpital de jardin" grâce notamment à la thérapeutique végétale basée sur un tel purin d'orties, dont voici d'autres débouchés: repiquages (tremper les racines dans le purin, si possible mélangé avec un peu d'argile en poudre), trempage des graines, à faire ensuite sécher avant le semis, arrosage du sillon de vos semis... Tout au long de la saison de jardinage, arrosez vos plantes, au pied et sur le feuillage, avec du purin d'orties. Vous n'aurez plus besoin d'engrais, ni chimiques ni autres !
RECOLTE
Sachez la cueillir soit avec des gants, soit en la saisissant par en dessous, soit après s’être passé plusieurs fois les mains (intérieur et extérieur) dans les cheveux, tout en sachant qu’il faudra vous repasser les mains dans les cheveux au cours de la cueillette. Ne coupez pas toutes les orties qui poussent dans votre jardin, ne les traitez pas aux herbicides. Les orties, loin d’être des mauvaises herbes aident à la croissance des espèces fragiles, et notamment des espèces médicinales que vous aurez planté tout à côté. Récoltez les feuilles, les sommités fleuries des tiges et les racines en toutes saisons, selon vos besoins ; ne les utilisez que fraîches.
|